La femme
Je suis aujourd'hui bien affaiblie moralement en comparaison de l'époque de ma petite enfance.
Je donnerais beaucoup pour revenir a cet état de béatitude. Si j'avais su ... Heureusement je ne savais pas !
Si j'avais su, je n'aurais pas voulu continuer certainement et pourtant j'aurais manqué aussi tant de si beaux et bons moments.
J'ai de la chance de voir une infini quantité de couleurs, la vie est une symphonie colorées. Si bien qu'un champ de colza sous un ciel d'un bleu profond, ou les couleurs chaudes de la forêt en automne sous un ciel plombé de nuages m'apportent une sorte de jouissance, une étrange envie de me nourrir de cette beauté.
Cela peut-être aussi des matières qui me plongent dans ce tourbillon euphorique ( heureusement qu'il est très intime, sinon je passerais pour folle furieuse !), les tissus, les laines, les fils, boutons, les huiles sur ma palettes,tout ces objets qui déclenchent ma créativité.
Oui j'aurais manqué ce feu d'artifice. Je n'aurais pas pu contempler les visages superbes de mes enfants, je n'aurais pas eu ces plaisirs simples d'une jeune maman qui laisse la nuit tombée dans sa jolie petite maison pour voir, son enfant dans les bras, les lumières du village en contre-bas s'allumer une à une, nous donnant une impression de confort et de bonheur infini. Une sorte de moment magique, qui devrait durer éternellement. Si l'on part du principe que chaque souvenir nous appartient, le temps que je vivrais, le temps que je me souviendrais, il sera. Et il est là encore bien-sur, mais le train de la vie a accroché bien d'autres wagons derrière et d'autres bien moins tendres ! Et c'est ceux-là qui me poursuivent, bien plus malheureusement que les autres.Ils me poursuivent et j'en vois d'autres devant moi, sombres, noirs, tristes à mourir vers lesquels je fonce à toute allure sans avoir la possibilité de freiner, de stopper ce train infernal du mal-vivre !